Parmi les nombreux chemins sillonnant l’Europe et conduisant vers Compostelle, il existe un itinéraire à part entière qui relie la Méditerranée à l’Atlantique, la voie du Piémont pyrénéen.
Souvent présenté comme une alternative à l’itinéraire venant d’Arles, cette voie démontre qu’il n’existait pas un unique chemin de saint jacques mais de nombreux chemins dont l’usage dépendait du lieu de départ, de la météo, des circonstances historiques, de la volonté de chaque pèlerin ou de la présence de sanctuaires.
La voie du Piémont pyrénéen correspond à la recherche des cols de passage car la difficulté réside dans le franchissement des Pyrénées ; le pèlerin à la recherche d’un col peu élevé se mettait sous la protection de la Vierge et des saints jalonnant son parcours. Aujourd’hui, il visite les reliques conservées à St-Lizier, à St-Bertrand de Comminges.
D’Est en Ouest, ce chemin est rempli de sens et d’histoire. En effet cette voie nous conte la mémoire des peuples romains et visigoths mais aussi de sa province occitane et sa chantante langue d’Oc, de son ouverture méditerranéenne, de l’influence arabo-andalouse, symbole de l’entente entre le christianisme, le judaïsme et l’islam.
Sur ce chemin du Piémont, on parcourt le « pays cathare » planté de vignes ; les vestiges des forteresses y témoignent de la croisade albigeoise contre les « hérétiques » et de la terrible oppression pratiquée par l’Inquisition sous les murs de Béziers ou de la noble Carcassonne.
A Fanjeaux, on se met sur les traces de saint Dominique, fondateur de l’ordre des Dominicains, qui joua un rôle important dans la répression des Cathares.
Puis on passe par Lourdes, consacrée comme l’un des plus grands centre de pèlerinage catholique et connue dans le monde entier depuis 1858. A cette date la Vierge est apparue dix-huit fois à Bernadette de Soubirous.
Enfin, on va à la rencontre du Béarn et du Pays Basque, de ces peuples vivant au rythme du pastoralisme ; c’est sur ces terres que se mêlent les chemins français vers Compostelle.